& les Chroniques
 Express
Flint Glass
"Azathoth"

"Azathoth"
DATES | Sorti le 21 juin 2022 | Publié le jeudi  8 septembre 2022
ET ALORS | Second volet de la trilogie que Flint Glass consacre à l’oeuvre d’H.P. Lovecraft, "Azathoth" a digéré toutes les collaborations dark ambient qu'a menées Gwenn Trémorin depuis la sortie du premier volume, "Nyarlathotep", en 2006. Écouter ce nouveau disque cent pour cent Flint Glass, le premier depuis seize ans, c’est décider de quitter notre monde pour un autre, aux contours flous, drapé dans une dark ambient brumeuse, pénétrante et habitée, dans laquelle l’auditeur avance à la lumière pâle de sa frontale, sans oser plisser les yeux afin d'éviter une mise au point qu'il pourrait regretter amèrement. C'est aussi une électronica ultra dark aux rythmiques savantes et tout en finesse que distille "Azathoth", où le travail sur le son reste époustouflant tout au long de ces huit titres riches de minutieux détails qui rendent compte d'un bestiaire venu d’un univers parallèle et effrayant, imaginé par l'écrivain américain au siècle dernier, et que complète à merveille celui, sonore, du musicien français. Face à une telle justesse de complémentarité, on s’interroge : et si Flint Glass venait de réaliser la collaboration la plus ultime qui soit, celle qui réunirait deux artistes qu'un siècle sépare mais que l’imaginaire rapproche indéniablement ?

False Heads
"It's All There but You're Dreaming "

"It's All There but You're Dreaming "
DATES | Sorti le 13 mars 2020 | Publié le mercredi  1 avril 2020
ET ALORS | Vous aimez LIFE ou IDLES ? Les nouveaux "punks" des années 20 -des gens sans look, sans attitude et sans les clichés musicaux du genre, il s'agirait plutôt de parler ici de power-pop que de musique punk d'ailleurs- essaiment un peu partout : ils sont de plus en plus nombreux à créer une musique hargneuse à haute teneur énergétique, toutes guitares dehors, sans singer leurs aînés et en y mettant sincérité, passion et surtout, talent. On guettait le trio londonien des False Heads depuis un petit moment déjà, tous leurs singles et EPS étant de brillantes réussites. L'album confirme tout cela, et on y retrouvera avec plaisir plusieurs titres ré-enregistrés pour l'occasion. Tout cela est donc rapide, énergique et rentre-dedans, mais pas seulement, les False Heads étant aussi capables de créer de superbes mélodies à fredonner sous la douche et de distiller, l'air de rien, pas mal de sensibilité et d'émotions à fleur de peau. On pense bigrement aux regrettés Ned's Atomic Dustbin qui avaient marqué l'année 1991 avec leur fameux "Bite", un album aussi mordant que celui-ci. Au final, un excellent disque qui vous permettra de bondir tout seul chez vous, à défaut d'aller tester le pogo dans une salle de concert surchauffée, confinement oblige...

Poptone
"Poptone"

"Poptone"
DATES | Sorti le 18 juin 2018 | Publié le lundi 11 mars 2019
ET ALORS | C'est toujours à Peter Murphy que l'on pense lorsqu'on évoque Bauhaus, pourtant Daniel Ash a été un acteur majeur de l'histoire du groupe. Lorsqu'ils se séparent en 1983, le premier lance Dalis Car avec Mick Karn de Japan, tandis que le second reprend avec Kevin Haskins le projet Tones of Tail qu'il avait démarré un an auparavant. Trois EP, un album, une poignée de singles ( "Lions", "Go!", "Christian Says", "Performance"), des compositions étonnantes dans leur réalisation, synthétiques, fines, pop, extrêmement bien ciselées. Fin 1984, le projet s'arrête et, rejoints par David J., Haskins et Ash forment Love & Rockets qui publiera sept albums jusqu'en 1998. En 2018, les trois ex-Bauhaus réenregistent live en studio, soutenus à la basse par Diva Dompé, la fille de Kevin Haskins, 12 de leurs titres, rappelant ainsi que leurs productions visionnaires nées il y a 35 ans n'ont pas pris une ride.

Fawns of Love
"Permanent"

"Permanent"
DATES | Sorti le 18 janvier 2019 | Publié le jeudi 21 février 2019
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Une certaine vision des premières heures de Factory hantée par quelques fantômes shoegaze, voilà ce qui habite le deuxième album des Californiens de Fawns of Love. Les sonorités électroniques, synthétiques et rythmiques rappellent, dans le désordre, celles d'A Certain Ratio, Section 25, A.R. Kane, ou New Order, tandis que les guitares et leur réverb renvoient à Cure ("Horoscope"), New Order ("Permanent", "Mournful Eyes) ou Slowdive. Le chant n'est pas en reste lorsqu'il s'agit d'y voir des influences, la voix féminine, à la fois mélodique et atone, flotte dans un espace parallèle entre celles de Cocteau Twins et Blonde Redhead. Un assemblage de repères de très bon goût, qui offre un environnement très confortable et permet au disque de réussir l'improbable, offrir un résultat digeste, tant ce mélange d'influences est bien maîtrisé, rendant paradoxalement le résultat plutôt original.

Bragolin
"I Saw Nothing Good So I Left"

"I Saw Nothing Good So I Left"
DATES | Sorti le 24 mars 2018 | Publié le mardi 22 janvier 2019
ET ALORS | Il arrive parfois que l’on éprouve l’envie d’écouter des choses plus faciles, sans que cela ne ternisse d’aucune façon l’estime que l’on a de l’album que l’on va choisir. "I See Nothing Good So I Left"  fait partie de ces disques qui semblent évidents. La cold (pop) wave de Bragolin rappelle des sonorités plus anciennes comme celles de Sad Lovers & Giants sans trop s'en approcher, la voix charismatique et intrigante de Edwin van der Velde , la très belle guitare (baryton pour être précis), la boîte à rythmes et les synthés transforment chaque titre en un joyau lumineux et donnent à l’ensemble un son propre, presque cristallin, et insufflent surtout à ces huit titres une véritable identité. Le groupe, originaire d’Utrecht aux Pays-Bas, est passé au Supersonic à Paris en mai dernier, quelques mois après la sortie de cet album qui est sa toute première production.










